RECIT FAB:
Il est 6h03 en ce samedi 9 septembre, alors que la pluie redouble d’intensité et que le briefing d’avant course vient d’être effectué, l’instant tant attendu que redouté s’annonce. Les baffles de la structure d’arrivée font monter la pression au travers de « March of the templars » .
.je, ils, nous ne pouvons plus renoncer, le décompte est lancé, le coup de sifflet retenti, c’est parti … enfin, presque soulagé. Il faut dire que l’avant course est toujours un moment délicat à gérer. La séance de sophrologie offerte la veille par les organisateurs nous avait permis d’appréhender un peu mieux ce moment. Le repas pris avec Jean Luc V et un ami du CAN nous permet de faire un dernier point sur les différents matériels à emporter. Quant à la nuit, malgré les circonstances, elle s’était plutôt bien passée quoique un peu à l’étroit dans ma Clio !!! Réveillé vers 4 h par le bruit de la pluie sur les vitres de la voiture, je me dis qu’il va falloir être costaud mentalement face au défi qui s’annonce, un petit déjeuner copieux précédé par un contrôle urinaire et sanguin en vue d’une étude sur l’évaluation du risque rénal en ultra trail et nous voilà face à l’inconnu. Emmitouflé dans nos tenues de traileurs, je n’ai même pas l’occasion de saluer Jean Luc V au départ.
9h19 : km 20.6, 1er ravito, tout va bien (encore heureux), rien de particulier. Le rythme est bon. La montée qui s’annonce vers le Haut du Tôt, lieu du 2ème ravito sera un premier juge de paix.
10h58 : km 30.2, 2ème ravito, le 1er écueil a été plutôt bien gérer, la remontada est en marche, nous passons de la 124ème place à la 96ème mais cela est bien anecdotique si ce n’est que nous soyons un peu surpris par certains traileurs déjà en difficulté à ce moment - là de l’épreuve. La 1ère barrière horaire est passée sans encombre, une bonne soupe me réchauffe et l’immense bienveillance des bénévoles à notre égard nous fait extrêmement plaisir.
13h33 : km 45.3, le 1er tiers du trail est passé, cela est- il sensé nous rassurer, rien n’est moins sûr… Le rituel du ravito s’installe, soupe, gruyère, pain, saucisson, un vrai franchouillard …
14h37 : km 51.6, après avoir subi une grosse averse dans les rues de Cornimont, nous sommes bipper par un couple d’amis traileurs bénévoles sur cette course, quelques échanges et encouragements et nous voilà reparti vers la base de vie de l’Ermitage Frère Joseph. C’est en haut nous disent- ils.
16h27 : km58.3, effectivement c’était en haut, quasi 2h pour faire à peine 7km, pfiouuu comme dirait certaine.... La 2ème barrière horaire est franchie, sauf imprévu, cela devrait le faire mais le chemin est encore long, très long. Nous profitons de l’endroit pour se changer, en effet, cette structure est une base ou l’on peut, si on le désire, se laver, se faire masser. Requinqué par un gros plat de pâtes à la sauce tomate et quelques autres victuailles, notre enthousiasme est vite refroidi par le mur qui nous attend, la montée d’une piste noire du Ventron, rien que ça ,200D+ dans les mollets !!!Nous arrivons au point culminant de ce trail à quasi 1100m d’altitude. Cela ne s’appelle pas l’Infernal pour rien. C’est à ce point- là que nous rejoignons le parcours du 200. J’en profite pour consulter mon portable et je suis agréablement surpris d’y apprendre que JP et d’autres nous suivent à la trace via l’application livetrail et les différents messages d’encouragements me font chaud au cœur.
18h37 : km 70.7, l’effet euphorisant du soutien des potos a fait son effet, quasi 6km/h depuis la base de vie. Le moral est au beau fixe, les jambes répondent bien, la pluie nous laisse un peu de répit. Profitons- en !!!
21h26 : km 84.8, nous venons de passer les 2 tiers de course. Mon esprit ne sait que penser face à cette nouvelle. Un rapide calcul m’indique qu’il me reste encore au moins … 8h de course …
j’essaie de me rassurer en me disant le plus dur est passé mais ma lucidité me fait craindre le pire sachant ce qui nous attend. En effet, l’Infernal emprunte une partie du trail du Tumulus, la montée du Reherrey, trail que j’ai déjà effectué à plusieurs reprise dont 2 fois avec Clem B. Paradoxalement, la montée est bien gérer et l’aventure continue.
00h41 : km 96.2, tiens, on est dimanche, ma montre m’a lâchée, ma frontale fait des siennes, la pluie redouble, le terrain est très gras, j’ai froid et il me reste 25 km soit au bas mot 6h, en effet, l’allure a fortement chuté ,3.5km/h .Ca cogite fort, le mental est touché, j’en ai plein le c.l, je doute fortement, bref, gros coup de moins bien , mon inexpérience de ce type d’effort va-t-elle m’être fatale ??? Que nenni, bousculé psychologiquement par un bénévole « tu vas pas lâcher maintenant, y’a plus que 700mD+jusqu’à l’arrivée qui sont bien reparti sur tout le reste du parcours, pose toi 15mn, prend ta couverture de survie, mets- toi dedans, je t’apporte une soupe, des pâtes, et ça va repartir ». Ces paroles, bien que directives, me font un bien fou, elles me permettent d’aller au-delà de mes capacités psychiques.
3h05 : km106.5, dernier ravito, j’ai sommeil, il faut que je dorme, mes paupières sont lourdes, les derniers km ont été effectués de manière lobotomisé. Il faut que je me pose ; assis, en appui sur mes bâtons, une micro sieste de 5mn me permet de me régénérer, une soupe, un petit café, et nous voilà reparti, il reste 15km, à ce jour, cela a été les 15km les plus long à effectuer…
6h52 : cette dernière partie a été très compliqués, nous empruntons le même parcours que le 200 et 60, ce qui veut dire qu’environ 500 coureurs sont déjà passé par le même chemin, je vous laisse imaginer l’’état du parcours, ça glisse, les appuis se dérobent .Jusqu’au bout, il n’y aura pas de répit mais ça y est, cette pu..in de ligne, tant attendue, est en vue .J’aperçois Jean Luc V et je comprends qu’il n’a pas pu rallié l’arrivée en tant que coureur. Grâce au suivi de JP, je savais qu’il était en tête de sa catégorie sur la 1ère partie du parcours. Ayant des difficultés à s’alimenter et n’ayant plus rien à se (nous) prouver, il a sagement pris la décision stopper cet infernal à la base de vie du Frère Joseph.
arrivée de Fab sur le 120km de l'infernal.
6h53 : km 121.5, 24h50 plus tard, c’est fait, j’ai franchi l’arche d’arrivée, j’ai ma médaille et ma belle veste de FINISHER, je suis un VRAI ultratraileur. "71ème en 24h50mn10s" Pas d’émotion particulière, mais, content d’en avoir fini. Un passage à l’équipe médicale pour me soumettre, à nouveau, à un prélèvement urinaire et sanguin en vue de l’étude, une bonne douche et me voilà prêt à encourager lolo qui va s’aligner sur le 30km.
Voici le résumé de Lolo (il est proportionnel à la distance :
Dès l’arrivée la pression monte …..Une organisation grandiose avec une aire d’arrivée digne des grandes courses ! Je suis prêt pour mon 3ème trial de 30 km ! Oui oui petite carrière de traileur débutée cette année.
Tout d’abord un café avec les pros du 120 km Fab et Jean Luc, frais comme des gardons, rien que d’entendre leur « après course » cela me booste, bravo les gars. Sur leur conseil je me place devant la raquette de départ pour prendre la première montée et éviter les bouchons. Ensuite y’a plus qu’à dérouler et s’adapter avec une course magnifique, des décors splendides, des singles roulants, bref une belle course.
A l’arrivée, une surprise, Fab a décidé de m’attendre, qu’à cela ne tienne je ne boirai pas ma bière tout seul et zou j’accélère et j’en grille deux avant l’arrivée.
133/622 V2 H 14/61 03:43:38 à 01:11:49 du premier
arrivée de Lolo sur le 33km de l'infernal
Quel bilan tirer de cette épreuve, même si ce terme semble galvauder, cela est bien une belle aventure humaine, si lors de ce résumé, j’emploie le nous, ce n’est par hasard. Je dois une fière chandelle à mon acolyte du jour, mon pote Jean Jacques alias JJ sans qui, je n’aurais pas été au bout .Présent à chaque instant, d’une régularité de métronome, il s’est toujours mis à mon rythme sans jamais rechigner. Merci encore pour ton dévouement, ton sacerdoce.
Merci aussi à tous ceux qui m’ont encouragé, à tous les traileurs confirmés du club qui, lors d’échanges, de conversations, distillent leurs petits trucs, leur expérience, .fort bien utile.
Enfin, énorme coup de chapeau à l’organisation, un balisage tip top, des ravitos extrêmement bien achalandés, des bénévoles à notre service, quelques soit le lieu où l’horaire, et toujours enthousiastes, grand merci à eux pour leur soutien indéfectible.
RDV l’année prochaine sur le 2......... #jeracontemalife !!!!!
Parlons des autres bleus qui ont participé à cette épreuve.
Sur le 120km Jean-Luc en délicatesse avec la nourriture stop au 60ème km faute de carburant.
« Je pense maintenant que les distances plus courtes seront ma tasse de thé »
Sur le 60km 2 couples.
Sabine et Jean-Luc Desreumaux terminent main dans la main en 11h41mn42s aux 212 et 213ème places/338 arrivants. Ils sont fous de trail, et le prouvent encore une fois.
Sabine et Jean-Luc D arrivée sur le 60km c'est le 3ème binôme sur la vidéo.
Le 2ème binôme, c'est Philippe Etienne qui accompagnait pour son 1er ultra sa fille Vanessa.
Bravo, ils terminent en 14h14mn54s aux 317 et 318ème position.Une première réussie !!!
Arrivée de philou et de sa fille sur le 60km. Sous le déluge !!!
A noter, l'arrêt au 30ème km de Dominique Cablé, le corps meurtri avant le départ par 15 jours de vendange.