Récit Laurence :
Tiens ça faisait longtemps que je ne m’étais pas collée à un CR. Pour la peine il sera en format XL.
Je voudrais débuter avec un grand merci à JP car ce sont des archives en or pour l’ACGV.
Retour sur une journée féérique pour moi.
Objectif : faire une sortie longue pour tester le niveau de forme de Poussin qui prépare un 72.
Et oui sous excès d’endorphines à la croix des carmes je luis avais promis un plan de prép et ma compagnie pour son gros trail intermédiaire.
On avait en tête le trail des tranchées mais Lolo nous a convaincues de tester le petit ballon et le timing était meilleur.
Comme j’adore partager mes aventures sportives on essaie d’embarquer du monde.
Waouh. Mon homme, Stéph B, Céline , Coco et deux amis s’inscrivent sur le 24. Fab sur le 42 et on sait que Lolo est déjà dans les starting-blocks. Les maris de Céline et Coco viennent supporter la team !
Merci à vous tous.
Nous voilà samedi soir à Colmar. On regarde frénétiquement la météo qui s’annonce dantesque.
Mais poussin et moi on est alignées : un mental d’acier, prêtes à en découdre après ces mois de préparation. Et autant vous dire qu’en hiver et période de chasse, heureusement que Lolo nous a fait visiter les bois de Maron en long, en large et en travers. Merci mon Lolo !
Une super nuit de sommeil. Par miracle il ne pleut quasi pas au départ.
Allez c’est parti. On perd très vite Fab et Lolo mais on n’a pas la même ambition.
On veut franchir les barrières horaires dans les temps et je vise un 8h30 au chrono.
Alors on marche dans 90 % des côtes et on relance .
Après la petite pluie, la neige vient illuminer notre matinée : les paysages deviennent juste incroyables. Je prends le temps d’admirer, de faire des photos (notamment de la petite petite patate : nouvelle mascotte de Poussin.) On passe la barrière horaire avec 35 min d’avance et gagne en sérénité.
On se retrouve au sommet du petit ballon tant redouté à cause des conditions climatiques. Mais on doit déjà être sous endorphines car on kiffe juste. Ça se gamelle pas mal. J’ai des crampons dans le sac (achetés la veille sous les conseils de Lolo) mais Poussin non. Rien ne nous arrête : on enfile chacune le crampon droit et après un petit bouillon et 2 saluts à la vierge on repart. Je me gamelle pas moins de six fois mais ça nous fait marrer. Pas de bobo, on avance. Une fois la descente enneigée on sait qu’on a fait le plus dur et franchit la seconde barrière horaire avec 45 min d’avance. C’est déjà gagné dans notre tête et on prend même le temps de s’enflammer un peu.
On se demande quand viendra le coup de moins bien. On est au top et continue notre sortie rando course du jour.
On vise ravito après ravito et à chaque fois on se surprend d’y arriver en forme. On a notre rituel : une photo avec notre mascotte, un petit check-point pour le reste du groupe, manger boire et on repart. Il pleut mais on profite de la forêt et on est assez abritées.
Une dernière bonne gamelle dans la boue et enfin on arrive au 44ème km et dernier ravito.
On part pour 8 km et on commence à doubler pas mal de traileurs. Il était temps. Et oui le niveau sur un 52 c’est pas le même que sur un 10 quand même. On prend un bon petit rythme et deux ou trois se casseront les dents à essayer de nous suivre (c’est pas fair-play mais je kiffe).
50 km : plus que 2 km de descente. On part comme des balles et on sent qu’on va souffrir quand on attaque le béton. On hésite à calmer le jeu.
- Poussin : Je te préviens , je ne sprinte pas à l’arrivée.
- Moi : Je suis déjà en sprinte moi !
- Poussin : Tu me rassures.
Incroyable notre coup de moins bien arrive à 500 m de l’arrivée.
Mais mon homme est venu nous chercher et nous apporte le dernier coup de boost dont on avait besoin pile au bon moment alors … et bien on accélère.
- Poussin : Allez viens, le gars en rouge on le grille.
- Moi : ok.
On parcourt les 200 derniers mètres main dans la main et bien sûr on grille le fameux gars en rouge.
On arrive sous la holà de l’ACGV et notre joie est décuplée : c’est magique de les voir si fiers de nous et de partager notre bonheur avec eux. Manu et là aussi avec Christelle P. On saute dans les bras de tout le monde et félicite nos bleus qui ont tous fait un super temps ! Quel mérite de nous avoir attendues et quel plaisir surtout pour nous deux.
Je retiens que Lolo avait raison et que ce trail est incroyable. Les bénévoles au top et le circuit sans faute. Des paysages magiques : forêt, vignes, petits ballons, … et de toutes les couleurs.
Je suis tellement fière de Christelle (qui en a mangé du renfo et des sorties longues et avec qui on a même expérimenté le principe du week-end choc) qui finit 20 min plus tôt que prévu sans souffrance et avec une patate de fou.
Je détiens mon record de temps d’effort, de distance et de dénivelé avec cette course.
Repousser ses limites c’est grisant. Parfois le plus dur c’est d’oser et de vaincre ses croyances limitantes