Les six jours du Toulois 2025,
Quand je suis arrivée au club de l’ACGV, je ne savais même pas que c’était possible de courir six jours dans une même semaine.
La première fois que j’ai vu les bleus s’aligner sur ce parcours je me suis dit :« ça !? Moi , jamais !»
Et puis le blog, les yeux qui pétillent de ceux qui l’ont fait, les années qui passent, une tentative sur les 3 jours l’année dernière, un dossard gratuit pour cette année et une équipe de choc, toutes les planètes étaient alignées cette année.
Objectifs annoncés :
5’30 au km en moyenne sur les six jours
Ne pas marcher
Monter sur le podium en équipe
Pour la version courte : je resterai sur mes mots à l’arrivée :
« C’était incroyable, j’ai adoré ! Mais plus jamais !»
Pour la version loooongue que j’aurai plaisir à relire dans 10 ans peut-être :
Jour 1 : Villey-le-sec : je suis en forme. J’adore la forêt et ce coin. Ça déroule bien. Comme je le pensais je me prends déjà bien au jeu et vais plus vite que prévu.
Jour 2 : Bicqueley : moins de monde. Je commence à voir qui vont être mes challengeuses. J’adore cette ambiance : tous les coureurs se parlent, se toisent un peu mais se respectent tellement ! Je me sens bien : un parcours idéal pour moi mais j’explose mes orteils dans mes chaussures.
Jour 3 : Bulligny : j’ai découvert le combo Compeed / strap de kinésiologie et pars avec des orteils protégés. J’ai pris mes chaussures de route. Grave erreur. Ma cheville se dérobe dès le début. Longueur + chaleur + caillasse + douleurs = une course dans la douleur du début à la fin. Les paroles (en riant) de Poussin résonnent : « On a déjà perdu Manon, on n’a plus de joker, tu la finis en marchant s’il le faut mais tu le fais pour l’équipe. » Alors à tous ceux qui disent que la course à pied c’est un sport individuel, je vous assure que ce soir-là c’est bien l’équipe qui m’a emmenée ! Une mention spéciale pour les supporters bleus : le soir où ils m’ont le plus portée !
Mercredi : repos. Petit passage au club (coach oblige) où je marche pendant que les athlètes courent. C’est cool aussi d’échanger. Ça me rebooste bien de les voir.
Jeudi : Chaudeney-sur-Moselle. Reposée mais un méchant rhume vient se rajouter à ma bobologie. Prête néanmoins à en découdre et à me positionner correctement avant le départ contre la montre du lendemain. Je réussis à passer devant la "petite sénior" qui me challenge depuis le début. Sur un coup de tête je me demande si je suis capable de suivre Sylvain T et en plus il m’encourage. Bilan : ma meilleure course en 5’09 au km.
Vendredi : Charmes-la-côte. J’arrive fatiguée. Mal aux orteils, enrhumée. J’ai plus trop envie de donner. Mais c’est LE contre la montre. Départ toutes les 30s. C’est vraiment une ambiance de fou. Il suffit de voir partir les premiers pour se laisser prendre au jeu. En plus Coco est venue nous donner son énergie positive. Objectif : accrocher les filles devant. Mais la fatigue est bien là et le rhume n’arrange rien. Je fais au mieux mais n’accroche pas grand monde .
Samedi : Jaillon. La course de l’horreur. Il fait beaucoup trop chaud et le parcours est bien trop exposé pour moi. Frustrant : les jambes et le souffle sont là mais je tourne. Je décide de lever le pied pour ne pas tomber. Je vois vite qu’autour de moi tous les coureurs ont ralenti, ça me rassure. 6km avant l’arrivée, la cheville part pour de bon. Je sers les dents. Mon corps est un chewing-gum géant ! Après 82 km de course je m’autorise même à marcher dans la dernière côte : parce que je l’ai bien mérité . ça me vaudra sûrement les 10 s qui me manquent dans mon superbe challenge avec Noémie toute la semaine mais ça me permet de finir et en prime devant ma "petite sénior" tout de même. Je voulais tester mes limites : je les ai trouvées ce jour-là …
Bilan des six jours :
5’22 min/ km en moyenne
83,5 km en courant / 84 km : pas si mal
Podium en équipe filles
Première M2 (sur deux mais ça fait toujours plaisir)
3 orteils et une cheville en moins
Un dépassement de soi de dingue -> une dose d’endorphines qui va me combler pour au moins deux mois
Une irrésistible envie de chercher un autre défi en équipe : merci les bleues.
Merci
à l’US Toul : ils font un boulot de malade sur l’orga.
à mes lièvres d’un jour ou de quelques heures : Noémie, Cyril, Karim , Sylvain(s) , … et ceux que j’oublie
à toutes les filles de l’équipe : Céline, Poussin, Stéphanie et Manon.
à tous les bleus qui ont donné de la voix ou juste pensé à nous.