Mon premier marathon à Deauville l’année dernière avait laissé en moi petit goût amer : le manque d'ambiance, courir dans une mare aux canards, et un chrono qui ne correspondait pas à mon objectif ciblé… tout cela m’avait laissé un gout d’inachevé. Mais, j'ai rapidement eu l'envie de remonter à cheval, certainement l’esprit de compétition qui sommeille en moi !!! Fin mars, je m'inscris donc seul au marathon des Alpes Maritimes Nice Cannes qui se déroulera le 3 Novembre. Et comme le hasard fait bien les choses, ce sont les vacances scolaires… je n’aurai donc aucune difficulté à convaincre Mme de me suivre en lui proposant une semaine de vacances au soleil !
Je décide d'intégrer les 6 jours du Toulois comme hors d'œuvre pour ma préparation et faire du volume (je ne vais pas revenir sur mon CR des 6 jours…). Début Août, me voilà 3 mois avant la date tant attendue, à raison de 4 jours d'entrainement par semaine, je me lance dans mon programme avec sérieux et assiduité en enchainant les kilomètres. En parallèle j'essaie de faire attention à mon alimentation… pas facile quand on est gourmand mais la balance descend doucement ! Je me fais offrir pour mon anniversaire toute la panoplie du super coureur pour avoir du style et me sentir pousser des ailes !
La prépa se déroule sans blessure ni lassitude, je suis déterminé même si je sais très bien que je ne mets pas toutes les chances de mon côté en laissant les séances de PPG au fond du carton dans le grenier. Je demande à coach Thomas de me conseiller pour mon ravitaillement, pas moyen de me taper à nouveau ce putain de mur. Il m'explique quels sont les produits dopants qu'il consomme ainsi que la posologie, je vais donc me procurer le matos chez un dealer qui attendait, oh surprise, Greg le même jour. J’en parle à Yoann qui me dit à son tour prendre la même substance donc je commence à comprendre pourquoi ils vont aussi vite !!! Je fais un essai concluant pendant une sortie longue et valide le gel de chez Maurten.
Nous voilà une semaine avant la course, les valises chargées dans le coffre, bien installés dans la voiture en direction du soleil… Youpi une semaine de vacances à prendre du bon temps en famille et prendre soin de moi pour être en forme au départ de cette course.
Jour J, 5h du mat, sans surprise réveillé avant que le réveil ne sonne. Un bon petit déj sur la terrasse il fait déjà bon, nous nous préparons, il est l'heure de partir.  Oh merde, j'ai oublié de me straper les tétons, vite les ciseaux et la bande en main pour rectifier le tir, je suis sauvé le train arrive en gare dans 15 min.
Je commence mon échauffement à petites foulées pour ne pas rater le train et laisse mes supporters derrière moi, ils me retrouveront après en prenant le suivant. J'arrive sur le quai en même temps que le TER… oufffffffff. Je grimpe dans le TER pris d'assaut par la plupart par des coureurs qui parlent toutes les langues. Sur le trajet, je discute avec Jenny et Yoann qui m'encouragent au lever du soleil...
Quand je descends à mon terminus il y a un monde de folie et je prends conscience de l'ampleur de ce marathon, apparemment le deuxième plus grand après celui de Paris. J'ai l'impression de quitter un match de foot en me dirigeant vers la place Masséna pour y laisser ma consigne. Une fois le sac déposé je m'échauffe un peu plus sérieusement pendant 10 bonnes minutes avec des éducatifs et un footing à différentes allures. Je suis chaud bouillant, prêt à en découdre. Tous les voyants sont au vert, ma petite famille arrive enfin, ils m'encouragent une dernière fois, une photo pour Yoann qui me l'a demandée pour l’ACGV et c’est parti !!!
 

Apparemment nous sommes plus de 18 000 participants, il est temps pour moi d'entrer dans le sas des 3h45, il est tellement surchargé que les gens n'arrivent plus à entrer mais grâce à ma frêle silhouette je fais du coude à coude pour me faufiler. Je suis enfin dedans mais tout au fond, je n'aperçois même pas mon meneur d'allure et son drapeau. Je suis dans ma bulle, concentré, je mets la musique dans mes écouteurs, patiente 20 min écrasé comme une sardine puis le départ est donné… mais je reste sur place. 8 min plus tard ça commence à bouger devant moi, je vais enfin m'élancer, je me retrouve directement dans mon allure cible 5'20, je fais 500 m, mes supporters m'encouragent. Cela me donne énormément de force, sans compter que je sais que je vais les voir régulièrement tout au long du parcours. Je retourne dans ma bulle et me concentre à bien respecter le plan de course. Sur ma montre je reste sur le deuxième écran avec 4 données, kms parcourus, allure moyenne, allure du dernier km en cours et le chrono général pour ne pas oublier mes gels toutes les 30 minutes.

Les kms défilent tranquillement au rythme souhaité. Je ne regarderai pas une seule fois mon cardio durant toute la course.  Je me sens très bien, autant dans les jambes que la tête, le parcours est assez plat et roulant, le public sur le bord de la route est venu en nombre.
Au km 18 une petite gène arrive sur mon téton… bizarre avec le strap, je regarde et, merde, mon débardeur est déjà un peu rouge... Mes straps sont partis des deux cotés... je sors mon tel et envoie un message à INES pour lui demander de récupérer la crème anti frottement à l'appart (qui, heureusement, est situé juste à côté de notre prochain point de rencontre) pour me soulager, il me reste encore beaucoup de km à parcourir ...
3 KM plus tard l'arrêt au stand crémage (à l'heure où je vous écris j'imagine que la vidéo a déjà tourné...) A part ce détail, je suis bien mais je commence sérieusement à appréhender la fin de course car la crème ne sera pas suffisante donc je prends le parti d'écarter avec mes pouces le tissu de mes tétines. Au final, je vais courir plus de 20 bornes ainsi !!!
 

25eme km, ça commence à monter, je suis bien, je garde mon allure et double énormément de coureurs. Je suis tellement bien que je me surprends à accélérer inconsciemment donc je calme mes ardeurs et ralenti légèrement.
Vers le 30eme, je commence à avoir de légères douleurs aux jambes, mais cette année pas moyen de baisser le rythme et de vivre la même expérience que mon 1er marathon !
32eme km, je récupère une gourde de boisson Maurten auprès de mes supporters de choc qui me boostent plus que jamais, nous ne nous verrons plus qu'à l'arrivée désormais...
36eme, je me suis transformé en mode guerrier, j'aperçois Cannes au loin, je regarde le chrono vraiment attentivement pour la première fois. Je fais mes calculs, mon objectif est réalisable alors je décide de lâcher les chevaux et maintenir le cap. Mon allure me fait doubler des centaines de personnes, j'ai l'impression de survoler la course alors que les premiers sont déjà arrivés depuis longtemps !!!
41ème, la foule en liesse me pousse à ne pas lâcher cet effort et finir les 500 derniers mètres sur la Croisette à 4’37 au km, plus de 40s plus rapide que mon allure cible.
La ligne d'arrivée est là, je stoppe le chrono qui indique 3H44'45, je suis trop content de ma performance, un peu ému aussi avec ma belle médaille au cou...J'aperçois ma famille qui est contente de mon exploit mais impossible de les retrouver car il y'a des grillages qui nous séparent. Ils ont l'air si contents pour moi !!!
 
 

Je reçois des messages de félicitations, je suis vraiment heureux. Je continue ma marche vers les tee-shirts et ensuite sur le ravito final : oh le kiffe, des kilos de fromage devant moi ... Et en plus j'ai le droit d'en manger ! Je vais attendre 45 min pour une photo et retrouver mes proches qui m'attendent au resto !!
 
 

Ce marathon est vraiment incroyable aussi bien l'ambiance, l'organisation, que 95% du parcours qui longe la cote avec des vues à couper le souffle !!! Je vous le conseille donc sans hésitation !