Ekiden de Villers - 15 mai 2022 - Récit à 6 voix et 12 pieds ...
La pipelette bleue…une étrange créature de l’ouest nancéien chaussée de baskets et souvent vêtue d’un maillot bleu arborant des lettres orange… ACGV.
La pipelette bleue aime courir, mais avant tout, courir entourée de comparses qu’elle retrouve avec grand plaisir pour bavarder de choses et d’autres et partager de joyeux moments.
Ce dimanche 15 mai à 8h45 précises, 5 d’entre elles se retrouvent devant le stade de Gondreville. Elles remplissent un véhicule (la pipelette bleue prend soin de la nature…elle co-voiture !) et vont retrouver la plus matinale de toutes,  qui les attend en s’échauffant devant le stade de Tomblaine, prête à prendre le départ de leur défi du jour: un marathon en équipe ! Voici leur récit…

Emilie : J'arrive sur le stade avec mes petits supporters 20 min avant pour m'échauffer. Au bout de quelques minutes je suis déjà essoufflée ! Le stress ? Oui ! Je n'ai pas envie de décevoir l'équipe. Je vois au loin une petite équipe de filles bleues, petite présentation des coéquipières et ça donne le smile et me destresse. Sur la ligne de départ, je gigote dans tous les sens et me dis " Emilie ne part pas comme une fusée !!! " Pour une fois je m'écoute, je pars doucement, je regarde ma montre (mon gros défaut) elle indique 1 km parcouru et je vois le panneau 2 km ! Je décide de ne plus la regarder car ça me déstabilise et je m'arrête 15 sec pour boire au ravito. Je me dis allez ce n'est pas grave, je repartirai de plus belle ! Je reprends avec une allure plus soutenue et j'enchaîne la ligne droite en voyant les guépards déjà de l'autre côté ! Et la forêt de Goupil qui me double en criant " allez Gondreville " ! Je réussi à doubler quelques coureurs et j'arrive à suivre un garçon sur la dernière ligne droite mais il s'arrête ! Je me dis " non moi je continue " surtout que je vois au loin le virage avant l'arrivée sur le stade. Je sens que la fin est proche, j'accélère un peu et je vois au loin l'équipe des pipelettes !!! Elles sont à ma droite et m'encouragent, petit coup de boost surtout que je regarde mon chrono et je vois 25 min et des secondes. L'arrivée est proche, je tente de réaliser moins de 26 min et je décide de taper un sprint sur la ligne d'arrivée un peu trop tardivement bien que je dépasse un coureur ! Et je suis fière de transmettre le chouchou à Céline pour qu'elle prenne le relais de notre belle équipe.

Céline : En tant que capitaine désignée du jour (parce qu’il en fallait une, m’a dit le président) j’ai eu beau répéter à toutes que l’on ne devait pas se mettre la pression, que le mot d’ordre du jour était PLAISIR, c’est quand même avec une petite pointe de stress que je me place dans la zone de départ pour récupérer le chouchou que me tend Emilie après une dernière accélération pour doubler un concurrent. Je déclenche mon chrono sur la montre, histoire de voir si j’arrive à tenir une allure autour de 5,20/km (52 min est mon objectif ambitieux du jour (parce qu’il en faut un), le moins ambitieux, mais qui me satisfera pleinement quand même, c’est « aller au bout, pour l’équipe »).
Les autres pipelettes m’attendent 30 m plus loin, elles me gratifient de leur plus belle choré et me voilà boostée pour affronter 10 km ! Le soleil brille, il va faire chaud, je commence sagement (il faut que je tienne sur la distance)…mais vraiment trop sagement…5:39 au premier km… du coup, j’accélère…mais un peu trop (4:59  sur le deuxième km). J’ajuste et parviens enfin à trouver le bon rythme. La ligne droite n’en finit pas… un bleu (Thibaut) est déjà sur le retour…un autre bleu (Alain) me dépasse …le MacDo, un feu, un autre feu….mais quand fait-on demi-tour ??? .. Enfin j’y suis…, à nouveau la longue ligne droite (on sait à quoi s’attendre !) je revois Thibaut (déjà sur son 2ème tour !), puis la bifurcation vers l’entrée du stade où je retrouve mes pipelettes qui reprennent en chœur leurs encouragements. Avant de boucler le 1er tour, j’entends aussi Pierrine (notre pipelette 3ème relayeuse qui s’échauffe), je passe l’arche et retrouve à nouveau les pipelettes et leurs cris. Je fais moins la maligne qu’au premier tour pour leur répondre…C’est reparti pour la deuxième boucle qui, je le sens, va paraître encore plus longue. Je tiens toujours le rythme au 6ème km, mais sens le coup de mou arriver…c’est effectivement le cas pour les 7/8/9 km (5:30). Il me reste  1 km, j’aperçois au loin la bifurcation vers le stade, j’accélère (un peu…je n’en peux plus !!!) à nouveau les pipelettes qui me boostent pour le final…Pierrine m’attend pour le passage de relais…Voilà, c’est fait ! 52:45 au final, pas si mal vu la chaleur (et encore, il n’est que 11 h, les suivantes vont souffrir encore plus …)

Pierrine :  Echauffée tranquilou depuis 20', j'entre dans le sas en voyant Céline rentrer dans le stade. No stress, mes objectifs étant de voir où j'en suis après ces 6 mois de tangage, préparer mon triathlon de dimanche prochain et évidemment répondre présent à la demande de Bernard pour cette manifestation collective qui permet aussi de représenter le club au niveau des instances régionales. Et en effet, notre collectif pipelettes est là et bien là. Sortie du stade sous la hola chorégraphique de mes coéquipières. Elles me font rire, ça fait du bien.  Sortie du stade je vois Emilie et sa family qui m'encouragent, merci les minis !  Je double la cops du TTT qui me lance "hé Pierrine, tu t'échauffes ?"... "euh non non c'est parti là lol". J'ai pourtant 4.10 à ma montre... ils sont fous ces triathlètes ! Paul m'avait prévenue qu'il y avait du vent, et forte de mon expérience de 2019 je décide de gérer l'aller. Je me mettrais bien à l'abri derrière quelqu'un mais c'est soit trop rapide, soit trop lent. Tant pis faisons cavalier seul, je me dis que je m'arrêterai quelques secondes au ravito pour boire un coup. Je me rends compte que j'ai oublié de mettre ma montre en marche... Bon c'est pas plus mal ça évitera de comparer les chronos... Arrivée devant le ravito, j'ai un bon rythme, les bouteilles ne sont pas débouchées, je leur dis pour le retour et je continue. Demi-tour, vent dans le dos, je me dis que je vais pouvoir faire des relances. Oui mais sans vent, on sent plus le soleil ! Je me sens très vite en mode cocotte minute, mais au ravito retour, toujours pas de bouteilles débouchées... passons... Je dois avoir la tronche bien rouge car tous les bénévoles de l'ekiden m'encouragent "allez madame"... "courage"... "c'est l'arrivée au bout de la montée"... Plus que 1km. J'entends au loin deux petites voix claires "Allez Pierrine" ! C'est les enfants d'Emilie qui m'annoncent que le stade est proche. Trop mignons ! Je me redresse, leur fais un check magique et hop relance dès l'entrée au stade. Un bon 200m final, j'aime décidément aussi la piste ! Je vois Laurence qui m'attends dans le sas et hop ! transmission du témoin ! Allez Laurence !!

Laurence : Les températures grimpent. Quand Pierrine s'élance, le stress aussi commence à monter. Je pars m'échauffer mais j'ai pas envie : il fait chaud, je manque d'entrainement (objectif : 55 minutes) et je ressemble à RoboCop avec mes genouillères. Heureusement la magie de l'équipe est là : je vais tout donner quand même. Pierrine arrive avec un bon chrono. J'ai l'impression qu'elle me confie un trésor alors que c'est un élastique tout moche ! Charge à moi de porter loin ce symbole d'équipe sur les prochains 10 km. Je pars vite. Je me sens super bien. Il y a même une bise fraiche sur les premiers mètres. Je jette un coup d'oeil au chrono : 3'55 au km ! Panique ! Impossible de tenir ce rythme sur 10 km ! Je décide de laisser tomber la montre et de courir en musique. Et oui ça manque un peu d'ambiance sur cette loooongue ligne droite. Je jette un coup d'oeil au chrono sur le 1er km : 4'45 ! Toujours en forme. Je change d'objectif en live et vise de passer sous les 50 minutes. Sauf que le vent cesse et la chaleur me gagne peu à peu. Heureusement les filles sont là à chaque coup de moins bien. Notre hymne bleu improvisé quelques heures plus tôt remotive même les autres coureurs. Je suis dans le dur mais Céline vient me chercher pour m'accompagner sur le dernier kilomètre. Rappelons qu'elle a déjà son 10 dans les guiboles ! C'est ça une capitaine d'enfer. Je relance pour elle, pour l'équipe, pour les bleu.e.s. Je franchis la ligne sous les 50 min. Coco est là prête à recevoir le trésor. Je ne verrai pas le début de sa course mais Céline me ravitaille aux bretzels pour qu'on ait le temps d'aller l'encourager sur la fin du parcours.  A toi ma belle ....

Corinne : Eh oui on avait dit en mode No Stress et pourtant juste avant de rentrer dans le sas de départ la petite boule au ventre est là et quelle chaleur ! Bon je suis bien échauffée (de la voix aussi) : les allers-retours pour encourager mes co-équipières précédentes et les bleu(e)s des 3 autres équipes présentes ont fait le taff. L'arrivée de Laurence est annoncée sur le stade, je me mets en place, telle une flèche bleue elle arrive vers moi et me tend "Le Précieux". Juste le temps de me poser la question : mais qu'est ce que je fais là ? (et je crois que je me la pose à chaque fois) et me voilà lancée sous les encouragements, je m'entends répondre en mode détente "à toute à l'heure". Une petite voix me dit "Non mais c'est quoi ça allez on se bouge ma Coco, on n'est pas là pour étendre du linge". C'est vrai que je redoute cette longue ligne droite que je connais puisque j'avais déjà fait le 10 km en 2018 mais... consolation je fais 5 donc pas de panique, juste gérer ce soleil au Zénith. Surtout ne pas lâcher et pouvoir passer le relais. Je gère donc ma course en mode "tu l'as déjà fait, tu peux le refaire" ; je ne parlerai pas de ma montre qui débloque donc pas de repère d'allure. Alors je me cale sur ma voisine de dossard qui m'encourage et arrive même à me parler (oups une 3 poumons ?). Mais il est où ce Mac Do dont m'a parlé Damien et à partir duquel ça doit aller mieux. Enfin le 1/2 tour, on repasse devant le ravito, je ne prends pas de bouteille car j'ai ma petit flasque à la main (non ce n'est pas de la mirabelle), j'essaie de rester concentrée sur ma respiration (maudit COVID pas encore tout à fait récupéré le souffle). La chaleur monte, ma charmante voisine qui a pris de l'eau me propose de m'en mettre un peu dans le cou et là je dis MERCI dossard 68.5 car c'est cela aussi l'esprit EKIDEN. Un coucou à Laure que je croise, j'entends les pipelettes venues à ma rencontre et qui m'encouragent et m'accompagnent quelques mètres jusqu'à l'entrée du stade ; je perçois alors de la tribune des "alleeeez Coco" qui me font un bien fou, yes c'est fait à toi de jouer Noémie.

Noémie : Oulala...oui je crois bien que c'est à moi.....alors moi pas en stress du tout ..... mode cool, vu qu'on m'avait prévenue qu 'on ne se tressait pas ...ouais mon œil, mes coéquipières toutes au taquet . Au début j'ai eu peur de ne pas pouvoir, car j'avais un peu couru pour encourager mes collègues....la preuve, je n'arrivais pas à suivre Laurence qui terminait son 10ème km... j' ai regardé l'allure sur la montre sans vraiment regarder, comme les autres je voulais terminer juste sans trop de blessures (enfin limiter la casse!!).C'est vrai que la Chorée des Pipelettes Bleues a eu l'air de cartonner et pas que pour nous...Corinne et Laurence ont le rythme dans la peau, en Chouille ça doit déchirer !!AAAAHHH le Bitume, voilà un élément que j'avais oublié...chaud très chaud ...aux deux ravitos je me suis versée 2 bouteilles d'eau sur moi et à l'arrivée j'étais bien sèche...enfin comme à mon habitude, j'ai dû encore bien me ménager sur la course car j'ai pu faire un petit sprint final sur 300 m environ. Je pense que nous avons toutes fait une bonne course et félicite mes Complices.
Céline : Vous l’aurez compris, la pipelette bleue est peut-être bavarde, mais pas que… Merci les pipelettes pour votre enthousiasme et votre générosité. Vous avez tout donné pour votre équipe. Nous l’avons fait, et de belle manière en plus 3:34:49. (5ème F/13 71ème/ 115 au général) . Bravo !
Bravo aussi à nos compagnes du mercredi  qui ont également osé relever le défi, @ Laure, Stéphanie et Valérie, vous avez assuré !
Et bravo aux 3 autres équipes bleues du jour! Une belle représentation collective de l'ACGV, ça fait plaisir à voir!